Étudier le marché et ses clients

Tu as une idée, une envie, peut-être même un produit ou un service déjà bien défini.
Mais avant de te lancer tête baissée, une étape est absolument essentielle : comprendre ton marché et tes futurs clients.

Beaucoup d’entrepreneurs font l’erreur de passer trop vite à l’action. Ils créent leur logo, leur site, leurs flyers… sans avoir vraiment vérifié s’il y a une demande, qui sont leurs concurrents, et surtout, ce que veulent réellement leurs clients.

Étudier ton marché, ce n’est pas une contrainte administrative — c’est ton assurance anti-échec.

Pourquoi faire une étude de marché ?

Une étude de marché, c’est une démarche qui vise à valider l’existence, la taille et les dynamiques d’un marché avant de s’y lancer.
Elle te permet de répondre à des questions concrètes :

  • Y a-t-il un vrai besoin pour ce que je propose ?
  • Qui sont mes clients potentiels ?
  • Comment se comportent-ils ?
  • Quelle est la concurrence et comment se positionner ?
  • Quels sont les prix pratiqués, les marges possibles, les tendances ?

En clair : mieux tu comprends ton terrain de jeu, plus tu limites les erreurs stratégiques (mauvais produit, mauvais prix, mauvaise cible…).

“Étudier son marché, c’est apprendre à écouter avant de parler.”

Identifier ton marché : quel est ton terrain de jeu ?

Commence par définir le cadre de ton marché.
Est-il local, régional, national ? De niche ou de masse ?
Tu peux le représenter en trois cercles :

  • Le marché global → par exemple, “le marché de la restauration rapide”.
  • Le marché cible → “les food-trucks”.
  • Ton segment précis → “food-truck de cuisine végétarienne locale autour de telle ville”.

Plus tu es précis, plus ton étude devient pertinente.

Astuce : un marché trop large n’est pas un avantage. Mieux vaut être petit, mais bien ciblé.

Comprendre tes clients : leurs besoins, leurs freins, leurs habitudes

C’est le cœur de ton étude.
Tu dois passer d’une idée floue (“je vise les jeunes actifs”) à une connaissance fine de tes clients.

Pour cela, distingue trois niveaux :

a) Le profil socio-démographique

Âge, lieu de vie, profession, situation familiale, pouvoir d’achat, etc.

b) Le comportement d’achat

Où, quand et comment consomment-ils ? En ligne, en boutique, sur recommandation ? Qu’est-ce qui déclenche la décision ?

c) Les motivations et freins

Pourquoi achètent-ils ? Qu’est-ce qu’ils redoutent ? Qu’est-ce qui pourrait les rassurer ?

Objectif : savoir parler le langage de tes clients, comprendre leurs attentes réelles, pas celles que tu imagines.

Aller sur le terrain : la phase qualitative

Rien ne remplace la rencontre avec de vrais gens.
Les entretiens qualitatifs te permettent de comprendre les motivations, les émotions, les habitudes.

Quelques conseils :

  • Prépare une dizaine de questions ouvertes (“Comment choisis-tu… ?”, “Qu’est-ce qui t’agace dans… ?”)
  • Rencontre 5 à 10 personnes correspondant à ta cible.
  • Écoute plus que tu ne parles.

Note les mots qu’ils utilisent : ce sont eux que tu devras reprendre dans ta communication.

Exemple : si tes clients disent “je veux quelque chose de simple et rapide”, inutile de leur vendre un service “premium et exclusif”…

Compléter par une enquête quantitative

Une fois les tendances qualitatives identifiées, tu peux confirmer avec des chiffres.
Crée un questionnaire en ligne (Google Forms, Typeform…) et diffuse-le auprès de 50 à 200 personnes de ta cible.

Ton objectif n’est pas d’obtenir des statistiques parfaites, mais de valider tes intuitions :

  • Le besoin est-il réel ?
  • Le prix envisagé est-il acceptable ?
  • Les gens seraient-ils prêts à acheter ?

Si tu obtiens moins de 20 % de réponses positives, ton idée mérite peut-être d’être ajustée.

Observer la concurrence

Connaître ses concurrents, ce n’est pas pour les copier — c’est pour se différencier.
Repère :

  • qui sont les acteurs déjà présents,
  • leurs offres, leurs tarifs, leurs canaux de communication,
  • et les “angles morts” qu’ils laissent inexploités.

Fais un tableau simple avec 3 colonnes : forces / faiblesses / opportunités.
Tu verras vite où tu peux te démarquer.

Souvent, ton meilleur positionnement se trouve là où tes concurrents ne vont pas encore.

Croiser toutes tes données : ton analyse finale

Une étude de marché n’a de sens que si elle te permet de décider.
Une fois les infos collectées, synthétise-les pour répondre à 4 grandes questions :

  • Le marché est-il porteur ?
  • Les clients ont-ils un besoin réel et solvable ?
  • Qui sont mes concurrents directs et indirects ?
  • Quelle stratégie adopter pour me différencier ?

Tu obtiens alors une vision claire et réaliste pour ajuster ton offre, ton prix, ton mode de communication et ton implantation.

Et après ?

Une étude de marché n’est pas un document figé : c’est un outil vivant.
Reviens-y régulièrement, surtout dans les 6 à 12 premiers mois.
Les comportements changent, les tendances évoluent, de nouveaux concurrents arrivent.
Ton agilité sera ton meilleur atout.

Une bonne étude de marché, c’est une boussole, pas une carte figée.

En résumé

Étudier ton marché, ce n’est pas cocher une case, c’est comprendre ton environnement pour mieux t’y insérer.
Tu gagnes du temps, tu évites les fausses pistes et tu construis une offre qui a du sens pour tes clients.

Alors avant d’imprimer tes flyers ou de lancer ton site, prends ton carnet, ton téléphone et pars à la rencontre de ton marché.
C’est souvent là, dans ces échanges simples, que naissent les plus belles idées d’entreprise.